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Splendeurs et misères du libéralisme

vendredi 19 octobre 2012, par Christine Deslandes


Dans ce livre, l’auteur, Michel Santi, explique pourquoi l’Europe s’enfonce dans la crise actuelle, même si la solution technique pour sauver ses membres les plus fragilisés est à portée de main, et pourquoi les dirigeants européens s’obstinent sur la voie de l’orthodoxie financière et de l’austérité menant immanquablement à la dissolution de l’Union.

Pour répondre à ces interrogations, il a dû élargir le champ d’investigations, car les déboires européens sont incontestablement l’héritage des valeurs néolibérales. Selon lui, les crises financières à répétition et l’implosion, depuis le milieu des années 1980, de multiples bulles spéculatives doivent susciter la remise en question de ce modèle capitaliste centré autour d’un marché financier considéré comme arbitre suprême.

M. Santi pense qu’il est fondamental d’opérer un changement de paradigme, car nos sociétés ne peuvent plus tolérer une telle monopolisation des ressources et des richesses économiques par une finance ayant confisqué à des États consentants la quasi-totalité de leurs pouvoirs. « Pour ce faire, il faut préalablement comprendre les mécanismes permettant de sortir de ce marasme et revenir aux fondamentaux, écrit-il. Sans pour autant jeter le capitalisme avec l’eau trouble du néolibéralisme qui a précipité la régression des pouvoirs publics, consacré la financiarisation, la titrisation et la globalisation comme uniques vecteurs d’une prospérité économique dont on sait aujourd’hui qu’elle n’était qu’illusion… ou escroquerie. »

L’auteur croit même qu’il est tout à fait possible de vivre avec les déficits publics, voire de les domestiquer ou même de les utiliser comme levier au bénéfice de l’activité économique. « À condition de changer nos priorités, dit-il, de remettre la valeur travail au centre de nos politiques publiques et de redonner une nouvelle motivation à l’État, c’est-à-dire nous. »

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1 Message

  • Splendeurs et misères du libéralisme

    22 novembre 2012 21:49
    Mes propos dans « Splendeurs et misères du libéralisme » (éditions l’Harmattan) en ont scandalisé plus d’un. Comment puis-je préconiser plus d’endettement alors que les ménages, américains ou espagnols, croulent sous les dettes et que les Etats doivent se mettre à la diète afin de calmer le courroux des marchés financiers, ces grands pourvoyeurs de liquidités ? Pourtant, l’argumentation des économistes orthodoxes et des adeptes de l’austérité est fallacieuse dans le sens où elle induit que la dette reste une dette et, ce, quelle que ce soit la nature du débiteur. Si tel était en effet le cas – en d’autres termes si toutes les dettes se valaient – nous n’en serions pas là car, après tout, cette dette n’est que de l’argent (des euros en l’occurrence) que nous devons à la Banque centrale européenne, c’est-à-dire à nous-mêmes. Et des dollars que les citoyens américains devraient à leur propre Réserve fédérale. Puisque seule une banque centrale est en droit d’émettre l’argent fiduciaire et scriptural en circulation. Quant aux créances détenues par des prêteurs étrangers, elles ne devraient nullement influencer – encore moins gripper – un système car, à l’échelle mondiale, la dette d’une personne ou d’un Etat équivaut à la créance d’autres. C’est ainsi que, en vertu du raisonnement qui voudrait qu’une dette est une dette et que toute dette est importante, la masse globale des dettes ne devrait nullement affecter la bonne marche des affaires du monde car la richesse globale en serait peu affectée : la dette des uns étant effectivement compensée par la créance des autres. Ce n’est pourtant pas le cas. La problématique de la dette est effectivement extrêmement sensible – et sophistiquée – et, ce, précisément car toutes les dettes ne se valent pas. De même que tous les débiteurs ne doivent pas être confondus et mis dans un même sac. En réalité, il est impératif d’opérer une distinction entre débiteurs – mais également entre créanciers – sachant que cette différenciation, ou ce tri, est tout aussi crucial que la masse des dettes elle-même. Dit autrement : le niveau de l’endettement ne compte que dans la mesure où ceux qui doivent de l’argent doivent faire face à des contraintes et à des pressions émanant de leurs créanciers. La masse des dettes compte donc tout autant que la distribution des richesses. Ce qui sous-entend que toutes les dettes ne se valent pas. Et qui implique que l’endettement – voire le surendettement – de certains acteurs est bel et bien capable de soulager les excès de dettes d’autres intervenants. Dans une telle conjoncture, l’avènement des pressions inflationnistes est susceptible de réduire ce fardeau global de l’endettement, en instaurant un contexte de taux d’intérêts réels négatifs. Certes, cette inflation rognera-t-elle la fortune des créanciers, en même temps qu’elle allègera la dette des débiteurs. Mais qui n’a jamais prétendu que le jeu économique se devait également d’être moral ? Pour autant, comme toutes les dettes ne se valent pas et comme la répartition des richesses est fondamentale, l’inflation soulagera celles et ceux dont les comptes sont déséquilibrés et constituera ainsi un gain net pour la demande agrégée. Si toutefois l’inflation ne peut être instillée dans le circuit économique, un autre acteur déterminant devra faire son entrée – à savoir l’Etat - qui devra lever des fonds qui seront réinjectés dans les rouages. Sous forme de travaux publics et d’investissements participatifs dans toutes sortes d’entreprises : l’objectif étant de mettre au travail et d’utiliser des ressources – toutes sortes de ressources, y compris humaines – jusque là inexploitées. Cette intervention de l’Etat permettra ainsi aux débiteurs de solder tout ou partie de leur dette, sachant que l’Etat lui-même se mettra à rembourser la sienne dès le rétablissement de son économie. Le remplacement de la dette privée par la dette publique sera donc un phénomène temporaire et aura, au final, autorisé les débiteurs fragilisés à redresser leurs comptes. Si la masse globale de l’endettement sera effectivement restée inchangée, ce glissement et ce changement d’identité du débiteur permettra de soulager les acteurs défaillants – et donc l’ensemble de l’économie –, qui le rendra bien à l’Etat par la suite. C’est ainsi que la dette peut assainir la dette. C’est également pour ces mêmes raisons qu’il est impossible – et totalement contre-productif – de rembourser les dettes en période de récession. Cordiales salutations. Michel Santi – Economiste


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