Canada : environnement atypique

Le PIB réel a légèrement progressé de 0,3 % au deuxième trimestre, évitant une récession technique après une baisse de 0,8 % au premier trimestre. « Cependant, dans l’état actuel des choses, il est important de souligner que nous faisons face à une stagnation atypique : pour la première fois de l’histoire du Canada, nous avons enregistré une croissance négative du PIB pendant le premier semestre de l’année, mais tout de même une bonne performance de la demande intérieure finale, une forte croissance du revenu réel disponible et une augmentation des bénéfices des entreprises, note Stéfane Marion, économiste chez Financière Banque Nationale. De toute évidence, les statistiques de vendredi dernier causeront des maux de tête à la banque centrale. Alors que la faiblesse de l’économie canadienne provient essentiellement des secteurs axés sur les marchés extérieurs, de nouvelles baisses de taux sont-elles le remède approprié ? Nous reconnaissons que la faible performance du PIB réel au cours des six derniers mois et la série récente de statistiques décevantes du marché du travail préparent le terrain pour la publication d’un communiqué de presse accommodant. Cependant, étant donné les stimulants déjà injectés dans l’économie au cours de la dernière année (baisse du taux d’escompte de 150 points de base) et le récent tassement du dollar canadien, seule une révision importante à la baisse de ses prévisions de croissance justifierait le lancement d’une nouvelle campagne de détente. À moins que l’état du marché du travail ne continue de se détériorer, nous continuons de croire que la Banque du Canada restera sur la touche jusqu’à la fin de l’année. »